Peut-être une histoire d’amour de Martin Page
Une lecture encore à dévorer ....
Résumé :
De retour chez lui après une journée de bureau, Virgile trouve sur son
répondeur un message pour
le moins déroutant : Clara lui annonce qu'elle le quitte. Virgile a
l'habitude d'être quitté par les femmes, c'est même une 'certitude plus
grande que la gravitation', mais il n'a aucun souvenir de cette
prétendue Clara. Il s'affole, se demande s'il n'est pas gravement malade
ou amnésique, file chez sa psy, pense encore à un de ces 'accidents
avec la réalité' dont il est coutumier, demande conseil à sa grande
amie Armelle, cartomancienne de son état. A défaut de trouver une
réponse satisfaisante, il finit par prendre une décision inattendue :
reconquérir cette femme qu'il ne connaît pas...
La critique [evene] de http://www.evene.fr/livres/livre/martin-page-peut-etre-une-histoire-d-amour-35776.php
par
Emilie Vitel
La trentaine vacillante, locataire d’un deux pièces dans un quartier tristounet de Paris, célibataire aux habitudes tenaces, tendance monomaniaque, à la vie sociale active, amateur de vin, bougies Dyptique et autres macarons Ladurée… Virgile est plutôt représentatif de l’idée que l’on se fait d’un homme de sa génération. Il est même le genre de type à courir chez son psy à la moindre contrariété, c’est dire. ‘Peut-être une histoire d’amour’ commence d’ailleurs comme ces romans contemporains aux tournures pompeuses, souvent agaçants. Cependant, au détour d’une page, Virgile justement, se lance dans une étonnante "auto-description" qui suffit à balayer les a priori précités. On découvre alors un délicieux personnage, antihéros, qui laisse pourrir le contenu de son frigo, sillonne les rayons du Monoprix avec un casque de spéléologie sur la tête, refuse la promotion qu’on lui impose et habite un immeuble… de passe. Un idéaliste en somme, qui aurait pris la route depuis belle lurette s’il n’était pas désespérément à côté de ses chaussures. Au final, ‘Peut-être une histoire d’amour’ propose une réflexion pertinente sur notre société. Tout dans ce récit, des oignons qui mijotent dans la poêle aux personnages les plus élaborés, a une identité propre et un rôle essentiel. Le texte de Martin Page enchante par son humour pince-sans-rire et son second degré ravageur, ses descriptions par petites touches agrémentées de comparaisons inattendues - l'auteur se plaît tout particulièrement à raconter les femmes, leur allure, leur sillage. Une invitation à la curiosité dans un temps suspendu, un Paris en été, accueillant, vidé d’une partie de ses habitants.